« Se voir réduit à l’utilité des choses est un attribut de la pauvreté, et l’art des pauvres consiste à s’en délivrer, illuminant les objets d’usage courant et enchantant les gestes prosaïques. »

Alèssi Dell’Umbria

Comment se fait-il que nous ne soyons plus dans la vie mais devant elle ? Que nous ayons été à ce point dépossédés de tout langage et de toute forme de communication ? Que tous les rituels de régénération aient pu être étouffés ? Ayant vécu hors des circuits balisés, Alèssi Dell’Umbria a parcouru le monde tel un explorateur égaré au milieu de significations impénétrables. Inspiré par la pensée de quelques aventuriers l’ayant précédé dans ce dédale, il se demande si, tous comptes faits, cette civilisation n’est pas déjà éteinte bien qu’elle continue de briller et de nous éblouir. En suivant le même fil conducteur qu’un roman noir, la narration se construit ainsi comme une enquête qui, en rassemblant des éléments épars et désordonnés, voit se profiler une certaine cohérence. Dans ce monde où nous ne voyons plus que des choses et non des liens, et où inversement rien ne doit échapper aux dispositifs de capture du capital et de l’État, les angles morts n’auront jamais été aussi vivants. Le narrateur d’Antimatrix se tient dans l’un de ces angles morts.

Alèssi Dell’Umbria a grandi à Marseille, qui demeure son port d’attache. Ses livres font le compte-rendu de ses multiples explorations, depuis Histoire universelle de Marseille jusqu’à Istmeño, le vent de la révolte en passant par Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples.

Antimatrix [Alèssi Dell’Umbria]
ISBN : 9791094512197 – 208 pages – 16,00 €
Paru le 30/04/2021