« C’est la passion de la marchandise, non celle de la liberté, qui commande la démocratie »

Mario Tronti

Aujourd’hui, la liberté de pensée est garantie, mais il n’est accordée aucune pensée de la liberté : lorsque le capital conquiert le monde entier, il parvient également à conquérir l’homme entier. Mario Tronti médite tragiquement dans ce livre les grands thèmes de l’Histoire et de l’homme : le moderne occupé par le capitalisme et la conception bourgeoise de la vie, la Révolution d’octobre et l’erreur du socialisme, l’effondrement du communisme et la fin de l’histoire ; la mémoire, les classes, le fétichisme de la marchandise, la critique de la démocratie, l’autonomie du politique. Dans ses réflexions sur la liberté, le destin et la prophétie, croisant théologie et marxisme hérétique, De l’esprit libre réussit à nous transmettre une position singulière dans le débat sur la post-modernité, et sur l’usure de nos catégories politiques.

Mario Tronti (Rome, 1931) a marqué la vie politique et intellectuelle italienne, depuis les années 60 quand, avec quelques amis, il donne naissance à ce qui deviendra l’un des mouvements les plus originaux de la gauche italienne, «l’opéraïsme». Il est l’auteur de La politique au crépuscule (L’Éclat, 2000), Nous opéraïstes (L’Éclat, 2013) et de Ouvriers et capital (Entremonde, 2014).

De l’esprit libre [Mario Tronti]
Traduit de l’italien par A. Savona
ISBN : 9791094512111 – 325 pages – 19,00 €
Paru le 08/11/2019


EN MARGE DU LIVRE

  • Recension de Marcello Tarì pour Lundi.am
    « A travers ses écrits et sa propre existence, Tronti semble nous dire qu’aujourd’hui nous ne pouvons regarder le monde et notre vie même que dans une perception confuse, qui nous arrive par énigmes, puisque seul l’événement de la révolution, le “véritable état d’exception”, permet de rencontrer le monde et les êtres “face à face”. Et de séparer le communisme du fascisme, ruinant la démocratie politique. La révolution comme apocalypse, comme révélation donc. Avant, ou hors d’elle, confusion, mensonge, duplicité, schizophrénie sont les signes de la maladie de l’époque qui pèse sur nos échines et sur laquelle il faut l’emporter pour faire advenir la “grande santé”. Pour un révolutionnaire l’emporter, vaincre l’époque, vaincre son propre moi, réparer le monde, ne sont pas des tâches séparées les unes des autres. »