« Le sentiment, et la terreur, de la transcendance de l’indistinct, l’épouvante face à l’indéterminé chez celui qui s’efforce de s’autocréer et de se séparer, voilà ce qu’est le sacré. »
Carlo Levi

Sur la plage de La Baule en 1939, alors que les divisions blindées allemandes parcourent les plaines polonaises et se préparent à envahir la France, l’auteur, âgé de 37 ans, pose son regard sur la crise de la culture européenne et s’interroge sur les raisons qui ont mené une civilisation entière à une telle catastrophe. Levi soumet à une critique implacable la religion (qui transforme le sacré en sacrifice), l’État (idole sociale par excellence, de laquelle la politique occidentale ne peut se libérer), la guerre, le sang, la masse, l’amour et l’art. Ce n’est qu’à partir de la liberté révélée par ce sentier halluciné et presque prophétique que les œuvres ultérieures de Levi, du Christ s’est arrêté à Eboli à La montre, acquièrent leur véritable sens, qui est celui d’un témoignage qui ne concerne pas le passé, mais notre présent.
Carlo Levi (1902-1975), écrivain et peintre italien, médecin de formation, fut envoyé, du fait de ses activités antifascistes, en résidence surveillée dans le sud de l’Italie, avant de s’exiler en France. Son écriture est profondément imprégnée de cette expérience politique. Il considérait ce poème philosophique comme le plus important de ses livres.
Peur de la liberté [Carlo Levi]
Traduit de l’italien par Adrien Fischer
Préface de Giorgio Agamben
ISBN : 9791094512173 – 192 pages – 14,00 €
Paru le 12/03/2021
EN MARGE DU LIVRE
- Intervention de Giorgio Agamben en 2019 : « Carlo Levi et la peur de la liberté ».