« La fin du Moi sera la genèse de la présence »

Giorgio Cesarano

Écrit en 1974, près d’un an avant la disparition tragique de son auteur, le Manuel de survie est l’œuvre dans laquelle l’aventure humaine et théorique de Giorgio Cesarano trouve son expression la plus aboutie. Dès les années 1970, Cesarano observe que le développement du capitalisme sur l’intégralité de la planète exige de penser à nouveaux frais. Le monde comme les subjectivités sont désormais devenus fictifs. Les termes du conflit sont redistribués. Non plus « socialisme ou barbarie », mais « communisme ou destruction de l’espèce humaine. » Loin d’invoquer les formes historiques de la révolution, Cesarano propose d’un même mouvement une analyse profonde des développements du capital et une critique radicale des subjectivités contemporaines. A la survie organisée il oppose une vraie gnose indissociablement liée à la vraie guerre : « l’insurrection érotique », c’est-à-dire une prise d’arme contre la mort quotidienne, un minutieux sabotage de la « personne sociale » et, enfin, la réalisation de la communauté humaine.

Giorgio Cesarano (1928-1975) est un philosophe, poète et traducteur italien. Il est aussi l’auteur de Apocalypse et révolution (La Tempête, 2020).

Manuel de survie [Giorgio Cesarano]
Traduit de l’italien par Benjamin Villari
ISBN : 9791094512067 – 280 pages – 15,00 €
Paru le 07/02/2019


EN MARGE DU LIVRE

  • Ludd ou le soixante-huit transcendant de Anselm Jappe sur Lundi matin
    Comme dans toute révolution, il y eut ces moments « d’assaut du ciel » où il semblait possible de vouloir tout et non de se contenter des miettes. La poésie, mais aussi une partie de l’importance persistante de ces pics de l’histoire réside dans cette recherche de l’absolu, qu’il soit réalisable ou non.
  • Entretien a propos du Manuel de Survie de Giorgio Cesarano
    Manuel de survie peut se lire comme la description de l’accès de l’espèce à la connaissance de soi, qui implique le mouvement de l’individu à la connaissance de soi. Il est en cela un texte critique, car il s’agit de nier avec détermination les obstacles et les mystifications qui empêchent la réalisation de ce que Cesarano nomme « le projet passionnel ». Quant aux deux chapitres de l’insurrection érotique, ils s’attachent à révéler tout ce que l’amour, y compris le rapport sexuel pour peu qu’il ne s’agisse pas d’une sphère autonomisée, contient de prétention à être, et donc de refus de toute forme de réconciliation avec la misère existentielle du présent.