« À l’heure de la révolte on n’est plus seul dans la ville »
Furio Jesi

Dans ce texte important inspiré par Walter Benjamin et par le jeune Georg Lukács, Furio Jesi pose la question du temps et du mythe durant les moments de soulèvement. A travers l’histoire de l’insurrection Spartakiste berlinoise, Jesi étudie minutieusement la différence entre révolte et révolution. La révolte est une suspension du temps historique, tandis que la révolution est l’inscription d’une stratégie consciente en son sein. Avec cette simple distinction et croisant l’histoire, l’analyse littéraire et la philosophie, cet opus retrouvé après la mort de Furio Jesi dans un état préparatoire, nous fait penser les faiblesses des mouvements contemporains, tout en gardant l’œil braqué sur « le chapitre des bifurcations » passées et à venir, plus que jamais ouvert à l’inconnu.
Furio Jesi (1941-1980) était un spécialiste des mythes, un historien des religions et un critique littéraire. Penseur éclectique et original, il a développé des modèles d’interprétation innovants sur le mythe et ses manifestations modernes. Parmi ses essais publiés en français : La fête et la machine mythologique (2008) et Culture de droite (2021).
Spartakus. Symbolique de la révolte [Furio Jesi]
Traduit de l’italien par Fabien Vallos et Antoine Dufeu
Préface de Andrea Cavalletti
ISBN : 9791094512012 – 270 pages – 14,00 €
Paru le 01/01/2017
EN MARGE DU LIVRE
- Entretien avec Andrea Cavalletti sur lundimatin – A l’heure de la révolte, on n’est plus seul dans la ville
La connaissance de la ville dans l’instant de la révolte coïncide pour Jesi avec le réveil collectif, c’est-à-dire avec l’expérience d’un « mythe véridique ». Si donc les mythifications et les manipulations bourgeoises maintiennent les hommes dans un état de solitude et d’engourdissement, la révolte est un instant de vérité, de « fulgurance de connaissance ». - Article de Robert Maggiori sur Libération – Révolte, l’instant suspendu
Une lecture très fine du rôle de la symbolique et du mythe dans le conflit social et politique, quel qu’il soit, passé ou actuel. - Article de Sara Minelli sur nonfiction – L’instant de la révolte
Selon Jesi, la plus grande faiblesse de l’analyse marxiste du capitalisme est justement le manque d’attention portée à la symbolique du mythe, qui seule permet de rendre compte du phénomène de la révolte. Aussi, il se propose dans cet essai d’étudier les représentations, les images mythiques et les gestes rituels qui accompagnent l’action politique, et en particulier la révolte.