Paru dans L’Erba Voglio n°20, mars-avril 1975
L’autorité
Mussolini était un homme qui commandait toute l’Italie. Il faisait des lois très sévères et s’il y avait des gens qui ne travaillaient pas, Mussolini les punissait sévèrement.
Mussolini punissait aussi les hommes qui ne se mariaient pas. Lorsqu’un homme arrivait à 28 ans, ils lui faisaient payer un impôt spécial. S’il y avait encore la loi de Mussolini plein de bandits qui volent les personnes et les gens n’existeraient pas parce que Mussolini aurait fait exécuter ces personnes parce qu’il était sévère et très intelligent. Le fascisme était un parti communiste.
Tonino
Mon frère s’est enrôlé dans la garde des finances et maintenant il est à Milan.
Mon frère travaille dans le laboratoire de médecine de la Carlo Erba où il contrôle l’élaboration de l’héroïne et de la morphine. Quand je serai grand moi aussi je m’enrôlerai parce que j’aime être armé de mitraillettes et de pistolets.
Bernardo
Une fois j’ai rêvé que près de mon lit il y avait plein de vampires et je criais et ils me fermaient la bouche.
Puis j’ai vu que les vampires se mettaient au garde-à-vous parce que le roi vampire arrivait, et il donnait tout de suite l’ordre de me tuer.
Enrico
La religion
Une fois j’ai rêvé que le diable voulait me conduire en enfer et je ne voulais pas y aller. Le diable me frappait de toutes ses forces. Mais au bout d’un moment j’ai perdu patience et je lui ai donné un coup de bâton et je l’ai tué.
Ensuite Dracula est arrivé et je l’ai tué aussi.
Mais au moment de mon triomphe la sorcière est arrivée et elle m’a transformé en crapaud.
Enrico
J’ai peur du diable parce qu’il est méchant et il mange les enfants : alors j’ai peur. Mais on m’a dit que maintenant il n’existe plus, parce qu’on l’a tué et alors je n’ai plus peur. Je ne crois pas non plus aux sorcières et aux fantômes parce qu’ils n’existent pas. Peut-être qu’ils ont existé autrefois mais plus maintenant. Moi je n’ai plus peur.
Sergio
La nation
Le 4 novembre il y a une grande fête. Ils sortent le drapeau sur l’hôtel de ville.
Pour ceux qui ont la terre ce n’est pas la fête.
Pour des gens comme ceux du couvent dehors ce n’est pas la fête.
Ils s’occupent de la terre même le dimanche, ce n’est pas la fête pour eux.
Pasquale
Le travail
Mon père se lève le matin et va travailler puis il rentre le soir, on mange à six heures et puis il va au bar pour jouer ensuite il revient et va regarder un peu la télévision et puis il va se coucher.
Bernardo
Une fois que j’aurai terminé le collège je voudrais étudier pour devenir ingénieur, parce que c’est un métier où il n’y a pas de dangers. C’est aussi un métier propre et j’aide mon papa à travailler, parce que s’il doit prendre les mesures d’un grand bâtiment au lieu d’appeler un autre ingénieur il me demande à moi et avec papa on va prendre les mesures du bâtiment qu’il a construit. Et quand il doit écrire les mesures au lieu que ce soit mon papa qui les écrive, c’est moi qui le fais. Et quand on doit faire un projet je m’en occupe et aussi de toutes les autres choses qu’on doit faire.
Tonino
La famille
Il était une fois une maman qui disait à sa fille :
- Mange tout ce qu’il y a dans ton assiette.
- Non, non et non, répondit la fille.
- Oui, oui et oui, sinon tu vas voir ce qui va t’arriver, disait la maman.
- La soupe est dégoûtante ! Pourquoi est-ce que je dois manger ce qui est dégoûtant ?
- Parce que c’est bon pour toi.
- Oh, la barbe ! J’ai toujours pensé que les mamans et les papas étaient des monstres.
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Rien.
- Menteuse.
- Bon d’accord, j’ai dit que toi et papa, vous êtes deux monstres.
Paola
La télévision
Un samedi le maître a apporté à l’école un disque sur lequel était gravé de la musique de Beethoven et plus précisément l’introduction du « Coriolan ».
Dès que nous l’avons écouté j’ai dit : « Maître, mais ça, c’est la musique de la publicité pour la liqueur Petrus. »
Lucia
La richesse
Une fois j’ai rêvé que j’étais riche. Puis je me suis réveillée.
Brunella
Le sport
J’ai vu un grand match au terrain de foot. Baronissi a fait un grand match. Tous les spectateurs criaient. Avant de commencer le match l’arbitre a été voir si les buts n’étaient pas cassés. Ils n’étaient pas cassés. Nous, on disait à l’arbitre : espèce de cocu ! Fais bien les choses ou on te casse la figure à la sortie.
Il a accordé un penalty à Baronissi. C’est Michelino qui a tiré. Le goal s’est jeté et l’a arrêté. Un autre joueur arrive et tire super fort. Le goal l’arrête encore une fois. Un autre tir : but. C’est Ambrosino qui a marqué. Quel beau but.
Pasquale
La mer
La mer c’est de l’eau bleue salée, mais elle n’est pas exactement bleue, elle est bleue parce qu’elle reflète le ciel qui est bleu.
Si quelqu’un ne sait pas nager dans la mer il peut mourir noyé.
Parfois quand j’étais à la mer pendant qu’on se baignait si une grosse vague arrivait elle nous jetait tous sur le rivage.
Parfois à la colonie alors qu’on était sur la plage on voyait passer de gros voiliers.
À la colonie pendant qu’on se baignait on trouvait des crabes.
Dans la mer il y a aussi des étoiles de mer et des hippocampes.
Dans la mer il y a des plantes qu’on appelle les algues.
Il faut garder la mer propre parce que sinon ça devient un désert pollué.
Quand j’étais à la mer et qu’on se baignait parfois on était tout sales parce que l’eau était pleine de cochonneries.
Sous nos pieds il y a des taches visqueuses de goudron.
Dans la mer polluée les poissons meurent et alors on ne pourrait plus manger de thon avec les haricots.
Fabrizio
Les complots
Un jour dans la ville il y a une bombe qui a explosé. Les gens ont appelé les carabiniers. Au bout d’un moment les carabiniers sont arrivés et ils ont cherché les assassins. La bombe, c’était une grenade, mais les carabiniers n’ont pas trouvé les assassins.
Daniela
Brigades des Bois
J’ai vu plein de films de Robin des Bois à la télévision. Robin des Bois ne volait pas pour garder l’argent, il le donnait aux pauvres pour qu’ils puissent payer leurs impôts.
Robin des Bois vole aux riches et donne aux pauvres, mais après avec cet argent les pauvres doivent payer les impôts et Robin des Bois doit tout recommencer depuis le début.
Robin des Bois est brave et quand il est en danger il sait se débrouiller tout seul ; parfois il va se battre contre les hommes du shérif avec sa bande.
Mais Robin des Bois ne peut jamais rien faire parce que les riches restent toujours riches et les pauvres toujours pauvres.
Alors il faudrait mille Robins des Bois comme ça avec leurs bandes il pourraient gagner pour de vrai et faire changer le gouvernement du pays.
Fabrizio
La fuite
Une fois j’ai rêvé que j’étais un chevalier, je n’avais peur de rien et je conduisais des bateaux et je faisais des guerres et je les gagnais. Mais le soir pendant que je dormais les corsaires me tuaient. Et je me suis réveillé en croyant encore que j’étais mort.
Enrico
Question du maître :
- Pasquale, pourquoi as-tu amené des gilets de sauvetage ?
- Vous, vous amenez toujours plein de choses, et moi j’ai amené des gilets de sauvetage.
Cassa del Mezzogiorno
Si vous devez m’envoyer une paire de chaussures il faut m’en envoyer des bonnes. L’an dernier elles se sont cassées tout de suite, alors cette fois-ci il faut m’en envoyer des solides avec du vrai cuir. Taille 39. Celles qu’on m’a envoyé l’autre fois sont à la décharge.
Pasquale
Si vous nous donnez des chaussures il faut nous en donner des bonnes celles des femmes ne doivent pas être pour homme ces chaussures elles s’abîment tout de suite on dirait qu’elles sont en carton il faut qu’elles soient en taille 32.
Adele
(textes extraits de Il cancello, journal de la IVa élémentaire de Baronissi-Cutinelli ; Il drago e i pirati, de la IIa élémentaire de Rocchetta di Cairo ; Il Prometeo, de la Va élémentaire de Camigliano).